Le 03 février, le magazine Loudwire a publié un article sur l’un des derniers concerts de Jerry Cantrell (guitariste d’Alice in Chains). Durant ce concert, l’artiste à jouer Hate to Feel, une musique qu’Alice n’avait pas joué depuis 1993. Si cette musique n’a pas été joué depuis 32 ans, c’est tout bonnement car celle-ci a été écrite par Layne Staley, le regretté frontman du groupe.
C’est à l’occasion de cette hommage que nous allons vous rafraîchir la mémoire sur Layne Staley l’une des voix, voir LA voix de la scène de Seattle dans les années 90.

Staley à Lollapalooza en 1993
Layne Staley – Une autre voix brisée du grunge
Layne Thomas Staley naît le 22 août 1967 à Kirkland, Washington. Étant un enfant sensible et rêveur, il est marqué très tôt par l’abandon de son père, parti à cause de sa dépendance aux drogues. Cette blessure d’enfance hantera Layne toute sa vie et s’infiltre profondément dans sa musique.
Il commence la musique en faisant de la batterie, mais c’est en découvrant sa propre voix qu’il trouve sa véritable expression. Doté d’un timbre unique à la fois profond, plaintif, et écorché, il développe un style vocal immédiatement reconnaissable, capable de mêler puissance brute et vulnérabilité absolue.
Alice in Chains – Un des big four de Seattle
A la fin des années 1980, Layne rencontre le guitariste Jerry Cantrell. Leur complicité musicale donne naissance à Alice in Chains, groupe qui, contrairement aux autres figures du grunge, s’ancre dans des sonorités plus sombres et métalliques.

Layne Staley (gauche) et Jerry Cantrell (droite) en 1988
Le succès arrive rapidement avec Facelift (1990), mais c’est surtout avec Dirt (1992) que Layne impose sa voix comme l’une des plus poignantes de sa génération. L’album parle de la guerre du Vietnam, de mort, et surtout de dépendance, un combat que Staley mène en silence, mais qu’il crie dans de nombreux morceaux comme « Junkhead » ou « Down in a Hole ». Ces albums sont en quelques sortes des exutoires.
L’homme derrière la voix
En dehors de la scène, Layne est plutôt introverti, doux, intelligent, mais aussi de plus en plus reclus. Sa descente aux enfers liée à ses addictions sont de plus en plus visible physiquement. Son teint devient émiacié, sa voix devient moins puissante, Staley n’est plus que l’ombre de lui même.
C’est surtout le décès de sa fiancée Demri Parrott en 1996 qui l’a enfoncé dans une profonde dépression. Cet événement a marqué un point de non-retour.
C’est suite à cet événement que Layne commence à se retirer du monde, refusant interviews, apparitions publiques et collaborations.
A cette époque, son entourage commence à s’inquiéter de plus en plus. Lors du concert Unplugged MTV Alice in Chains en 1996, Mike Inez (le bassiste du groupe) a dit par rapport à l’interprétation de “Nutshell” que c’était « comme voir une personne chanter à ses propres funérailles ».

Layne Staley durant le concert MTV Unplugged
À partir de 1997, Layne vit dans l’isolement. Il ne fait plus de tournée, ne sort plus d’album, mais continue à écrire, enregistrer en privé, et peindre. Physiquement diminué, il n’en reste pas moins lucide. Dans ses rares conversations avec des proches, il parle de la dépendance comme d’une prison dont il ne croit plus pouvoir s’échapper.
Le 5 avril 2002, Layne meurt seul d’une overdose à l’âge de 34 ans, exactement huit ans jour pour jour après Kurt Cobain. Son corps est retrouvé deux semaines plus tard, dans une scène aussi triste que symbolique du destin tragique de tant d’artistes du grunge.
Aujourd’hui encore, presque 23 après sa mort, Staley est vu comme l’une des voix les plus authentiques, bouleversantes et inoubliables du rock alternatif. Sa musique continue de parler aux écorchés, aux sensibles, à ceux qui luttent.